En attendant René.
Quand j’ai commencé à rédiger cet article, j’ai réalisé que la cuvée dont j’allais vous parler n’était plus disponible à la SAQ. J’ai tout de même choisi d’aller de l’avant, ayant élaboré un plan que je considérais ingénieux. Mais je dois dire que j’avais un pressentiment qu’elle allait éventuellement revenir. Je dis elle, pour cuvée, mais je devrais dire il, pour René.
Il y a environ deux semaines, mon texte toujours en chantier, j’ai souri en voyant qu’il était de retour sur les tablettes. Au lieu de remanier tout mon article, j’ai choisi d’utiliser cet évènement inattendu (quoique attendu!) pour jouer davantage avec le facteur temporel, moi qui suis fascinée par le principe physique qui stipule que le temps n’existe pas…
Dans un temps presque lointain.
Il y a de cela un peu plus d’un an, mais moins que deux, une bouteille parée d’un certain prestige fait son entrée dans ma petite collection.
Que de bons mots.
Cette cuvée, j’en avais entendu beaucoup de bien, conseillée par quelqu’un qui s’y connaît. J’avais donc mise ladite bouteille sur ma liste spéciale, parce qu’elle était plus chère que ce que je m’offre habituellement. J’ai formé le plan de l’acheter pour ma fête en vidant TOUS les points de ma carte Inspire (environ 50$). Et comme je suis rusée, je profitais aussi de la promotion pour mon anniversaire qui m’offrait 20X les points sur les achats de vins effervescents, eheheh.
Ce jour-là,
je suis repartie de la SAQ avec ma cuvée spéciale dans sa boîte des champagnes d’une classe à part. Ajoutons à cela deux autres bouteilles de belles bulles honnêtes, mais plus modestes. Ah oui, sans oublier les points boni tout neufs sur ma carte Inspire.
J’étais fière de mon coup et je rentrais chez moi, joyeuse, avec le poids des bulles sur mes épaules. J’avais rendez-vous avec un ami. Vous le connaissez indirectement, c’est Douglas, l’excellent photographe qui a fait les photos de mon site. Nous allions justement nous rencontrer pour la séance qui produirait les clichés pour mon site web.
L’élue.
Le blogue se voulant accessible et pas prétentieux, je n’avais pas l’intention de mettre cette bouteille sous les projecteurs. Mais Douglas m’a convaincue et elle a été accommodante et très photogénique.
Les présentations.
Il s’agit de la Cuvée René de Tribaut Schoessler, dans les 70$, achetée il y a un peu plus d’un an et demi. Mais aussi bien vous le dire tout de suite avant que vous ayez des attentes, elle n’est plus disponible en SAQ (pssit, rappelez-vous, le temps n’existe pas ;-).
Quoi?!
Je vais vous en parler quand même. Au cas où René reviendrait.
Ne vous en faites pas, je sais, ça n’aurait pas de bon sens de vous écrire un article sans vous faire une suggestion de pétillant à vous mettre sous la langue. Je vous parle un peu de René, puis je vous reviens avec du concret.
Une affaire de famille.
C’est plutôt fréquent dans le monde du vin et Tribaut Schloesser ne fait pas exception à la règle. Cette maison familiale produit du champagne depuis quatre générations.
La Cuvée René est un hommage au fondateur, René Schloesser. Agriculteur du Luxembourg en quête d’une vie meilleure, il déménage en Champagne au début du siècle dernier. Il y rencontre Lucie Coutelas, elle aussi agricultrice et vigneronne. En 1929 ils font le grand saut et décident de commercialiser leur propre champagne, ce qui est fort audacieux et l’était encore davantage à l’époque.
Crédit photo: Douglas Rideout
Ma rencontre avec René.
À l’ouverture il est direct, puissant, vineux, je dirais même que j’y ai perçu une petite amertume. Avec ce côté fort, il sera un bon compagnon pour la table.
Je l’ai regoûté le lendemain, il avait pris ses aises, ouvert. Il se révélait charmeur et la bouche était plus ronde.
Le bois et les 5 années sur lies (maturation*) contribuent à donner du caractère à ce champagne à forte personnalité.
Crédit photo: Julie Carpentier (prise au Domaine Bergeville)
La vie est (doublement) bien faite – j’ai une (deux) suggestion(s) pour vous.
Tribaut Schloesser élabore un champagne qui a été un de mes premiers favoris. Année après année, il est toujours disponible sur les étalages de notre Société des alcools, pour la modique somme de 38,50$ (oui!). Il s’agit du Blanc de Chardonnay brut (100% chardonnay, 7,2 g/L de sucre).
Faire appel à la mémoire – remonter le fil du temps.
Je ne l’ai pas bu dernièrement, mais je l’ai goûté à plusieurs reprises. Je l’ai autant apprécié à chaque fois, ce qui révèle une constance au niveau de la qualité des vins de cette maison. Expressif et charmeur, polyvalent pour les accords, il saura bien accompagner l’apéro ou un repas.
Champagne pour tous!
Si vos moyens sont un peu limités, mais que vous avez envie de célébrer une occasion spéciale, ou simplement pour le plaisir du champagne, il est selon moi le meilleur des moins chers sur le marché. De facture classique, il est accessible au niveau du goût, tout en ayant de la personnalité.
Les facteurs externes.
Lorsque j’ai acheté la Cuvée René, j’ai été poussée par ma curiosité, mais au départ j’ai été influencée par les mots (et goûts) de quelqu’un d’autre. Ce qui n’est pas mauvais en soi.
Dans mes premiers articles, tout en voulant faire les choses à ma façon, j’ai tout de même essayé de me conformer au modèle « standard » du blogue (le modèle le plus valorisé, celui qui plaira davantage aux lecteurs ou au plus grand nombre d’entre eux), tant au niveau du format, que de la fréquence, de comment aborder les réseaux sociaux, etc.
Suivre les conseils des autres c’est ok, suivre les modèles établis c’est ok. Si ça nous parle et nous permet de chanter.
Boucler la boucle - Car une fin est aussi un commencement.
La principale raison pour laquelle j’ai choisi de vous parler de la Cuvée René, c’est parce qu’elle représente un marqueur de temps important dans l’histoire du blogue.
Merci aux modèles des autres, ils m’ont permis de commencer à quelque part. Maintenant j’assume mon rythme, j’assume mon besoin d’explorer hors des courants dominants et j’assume mon style, plus en étoile que linéaire disons :-)
Le nouveau type d’article vers lequel j’ai choisi de me concentrer :
Les assemblages improbables.
Ce ne sera pas si différent de ce que je fais déjà. Moins de recherche à faire, plus de créativité. En peu de mots ça serait: mon style en plus assumé. Et choisir de m’éclater. Pour des bulles c’est bon, je reste dans le thème ;-)
Donc je vais partir d’une proposition de vin effervescent à découvrir et je développerai mon article à partir d’un élément en lien avec la bouteille. Je ne vous en dit pas plus pour le moment, sinon que le seul cadre dans lequel j’ai envie d’évoluer sera celui de l’inspiration. J’aime les cadres larges :-)
À suivre… santé et AU PLAISIR!!!
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